averse

Le souffle de vent a agité les arbres. une légère inquiétude m'a serré les entrailles, comme à chaque fois.
sûrement venue de mon enfance ou même de bien plus loin, c'est toujours pareil, et à chaque fois, je trouve cela un peu idiot.
ce n'est que de la pluie.. pas même un orage, juste une belle averse.


et c'est comme une vague qui arrive, balayant tout d'un souffle frais qui s'insinue dans les moindres failles de mon blouson. j'avais commencé à courir pour trouver un abris, mais... je suis déjà trempé. alors, la joie m'emplis tandis que l'eau dégouline dans mes cheveux, sur mon nez, dans mon cou, le long de mes jambes.
et je ris. pris d'une bonne humeur enfantine, je m'émerveille de la nature, et surtout de cette source de vie qui dégringole en quantité du ciel gris. je m'arrête de courir et me redresse, heureux de sentir mon visage fouetté par les gouttelettes.
tourné vers la mer, j'écoute le bruit des trombes d'eau qui se déversent. et une idée me vient.
je sort de ma poche le petit paquet humide et en sort une cigarette.
c'est tout un exercice de l'allumer. je me réfugie sous ma capuche et ouvre à demi ma veste dans un geste protecteur.
je me brûle un doigt, je me met de la fumée dans les yeux.
Ça pique, mais je ris encore. c'est ridicule, tout de même. la première bouffée me fait frissonner de plaisir. ça faisait assez longtemps que je n'avait pas fumé.
je me remet face au ciel, debout sur ma falaise, et j'apprécie cet petit moment de bonheur, libéré des impératifs inscrits dans mon éducation.
je sais bien que ça sera dur de tout sécher, mais... et alors?
en quelques minutes, la cigarette reçoit plusieurs gouttes, et je souris à nouveau. tant pis.
puis l'averse passe et la cataracte se transforme en bruine froide. c'est le moment de rentrer, pour se mettre au chaud, pour enfiler des habits propres et secs, pour regarder au dehors avec le contentement d'être à l'abri.
allez, encore une dernière bouffée...

Mets ta langue ou tu sais...

Il hésitait. Il était souvent hésitant. Il savait bien qu'il risquait de manquer une occasion unique. Toutes les conditions étaient remplies pour prouver l'évidence.... normalement, il ne devait pas y avoir de problème. À moins que... à moins que quoi, d'ailleurs? Son esprit était incapable de se concentrer. Il ne voyait pas ce qu'il risquait, mais ses pensées fusaient sans qu'il n'arrive à vraiment les saisir. Il serra les points et ferma un instant les yeux de dépit. Son cœur battait à toute allure dans sa poitrine.
Si rien ne se passait, il allait faire un arrêt cardiaque.
Il devait le faire. Il en avait la certitude. C'était bon. Cela le démangeait, comme un petit animal grattant l'intérieur de ses côtes.
Il était si proche... et pourtant il avait l'impression qu'il allait devoir franchir un précipice sans fond.
Sa poitrine se soulevait régulièrement, juste sous ses yeux. Elle allait forcément finir par remarquer son trouble et faire un signe... oui... non...
C'était tentant. Elle se mit à rire. Forcément. C'était un film comique qu'ils regardaient. Il rit aussi, d'un air un peu absent et sans savoir pourquoi. Il n'avait rien suivi. Il était obsédé par... par ce morceau de peau bronzée, entre son cou et le vêtement léger qui cachait plus bas.
Elle tourna la tête, le regarda un instant et sourit d'un air espiègle.
Aussitôt, il abandonna toute question et son corps prit le relai. Il se pencha un peu plus en avant, approcha doucement sa bouche, et ses lèvres rencontrèrent les siennes, d'abord timidement, puis avec une passion plus franche. Elle lui attrapa la nuque et le pressa contre elle. Il se laissa faire avec bonheur.
Il décoinça son bras tant bien que mal, et caressa la ligne de sa mâchoire sans cesser de jouer avec sa lèvre inférieure.
Elle fit mine de s'échapper, il hésita. Leurs regards se croisèrent, il lu au fond de ses yeux qu'elle ne voulait pas arrêter. Ils se sourirent, il la rattrapa et l'embrassa de nouveau, un peu maladroitement. Ses mains commencèrent à glisser sur son ventre. Elle ne fit rien pour l'en empêcher, et il remonta doucement sous son débardeur. Elle tira sur sa chemise. Un bouton sauta. Tant pis.
Elle lui griffa l'épaule d'un mouvement convulsif, sans vraiment lui faire mal.
Il fit passer son bras sous la cambrure de son dos et elle se souleva . Elle embrassa son cou et il respira profondément son odeur.
Ils s'écartèrent un peu, et sa bouche repris l'exploration. Sa main gauche avait rencontré la terrible difficulté de l'agrafe... elle eu un léger rire, mais il en vint à bout sans cesser de l'embrasser. Il tira sur le débardeur, elle l'aida. Ses seins apparurent, fermes et ronds, au téton légèrement durci. Sa bouche avide s'y précipita.
Elle eu un léger hoquet de satisfaction. Il recula un peu et l'observa. Elle l'attira à nouveau vers sa bouche, et ses mains déboutonnèrent lentement sa chemise. Il abandonna les caresses et l'aida.
Il jeta le vêtement sans se soucier de viser, puis la repoussa. Elle retomba allongée. Il refit jouer sa langue et descendit lentement... pour s'arrêter net. La ceinture.
Il releva la tête, elle se souleva légèrement, et lui lança un sourire approbateur. Il déboutonna le jean serré qui moulait si bien ses formes, et découvrit un boxer séduisant.
Enlever les vêtements prit quelques instants de plus, durant lesquels il fit jouer ses mains sur sa poitrine, sa nuque, son ventre et le bas de son dos.
Sa bouche embrassa le petit nombril bien dessiné, et recommença à descendre... elle lui attrapa les cheveux, il passa sa main dans le bas de son dos cambré et la souleva un peu plus.
Lorsqu'il atteint l'endroit tant recherché, elle commença à gémir doucement, en rythme avec sa langue.
Elle l'accueillait avec plaisir. Cela dura, et il ne se lassait pas. Quelle satisfaction de la sentir trembler de plaisir sous son action! Il voulait lui en donner encore plus... il voulait qu'elle continue à aimer... elle attrapa ses cheveux et tira dessus, lui appuya la tête. Il eu un sourire intérieur.
Elle continuait à haleter en rythme avec sa langue et ses doigts. Soudain, ses cuisses se serrèrent, elle fut prise d'un tremblement, laissa échapper un gémissement plus intense, puis elle se relâcha complètement. Il compris qu'il avait atteint son objectif et elle le repoussa doucement. Il se rendit compte qu'il émanait de son corps une chaleur beaucoup plus intense, et cette pensée le fit sourire à nouveau. Elle eu un léger rire détendu. Il la regarda dans les yeux et se coucha à coté d'elle, en passant son bras autour de ses épaules.
Elle eu un soupir satisfait et se colla à lui.

In the heat of the night.

Je propose même une musique d'ambiance pour la lecture. sympa, le type!
(pas de lecteur flash pour le moment, suffit de cliquer droit et de sélectionner "ouvrir dans nouvel onglet"... je publie vite fait pour le moment, alors pas trop envie de m'occuper de ça. voilà voilà.)


 In the heat of the night.


Le mois de mai avait offert un magnifique avant-goût de l'été à venir. La journée avait débuté très tôt et j'avais commencé par prendre mon café dans la claire fraîcheur de l'aube, alors que la rosée faisait encore frissonner les longues herbes folles au delà des pelouses bien entretenues.
Une grande inspiration, et je m'étais plongé dans le travail harassant que peut offrir la campagne lorsqu'on se donne la peine d'apprécier une activité physique constructive.
Tandis que les heures passaient, le soleil s'était lentement élevé dans le ciel, incitant les grillons à psalmodier leurs stridulations et les végétaux à libérer leurs pollens. L'air s'était alourdi, la chaleur s'était faite écrasante. Après le déjeuné léger, je m'étais remis au labeur, content de transpirer vraiment, comme au plein cœur d'une canicule.
Le soir succéda lentement à la lumière éclatante de l'après-midi et à ma grande satisfaction, je pus  remplir les objectifs que je m'étais fixé en début de journée. Le rangement et le nettoyage des outils, fastidieux mais nécessaires pour finir définitivement cette séance de travail, une fois réglés, je m'installais à table et mangeais à nouveau, heureux de contenter un estomac vide, tout simplement.
Le soleil s'était couché lorsque je refis un tour à l'extérieur, et la douceur de l'air m'incitait à la somnolence. La poussière et la sueur séchée me collaient à la peau; je décidais de prendre une douche rapide.
Quel bonheur de se sentir à nouveau propre!
La télévision ne diffusait rien d'intéressant, et je commençais alors à me demander que faire. En refaisant un tour dehors, je me rappelais une promesse que je m'étais faite. Profiter de la piscine, que nous avions construit quelques années auparavant, et qui ne servait plus que comme simple argument commercial.
J'y allais. De l'étendue bleue émanait une impression de froideur. Une certaine lassitude me fit encore hésiter, mais un simple effort, et je découvris que le liquide salé était à 26 degrés, température parfaitement idéale, la juste fraîcheur qui permettait tout de même de s'immerger sans réticence.
Ce fut une séance délicieuse, ou je nageais et me laissais flotter tour à tour, bien loin de toute agitation.
Les nuages avaient envahi le ciel et l'atmosphère lourde et électrique de la journée semblait atteindre son paroxysme. Je sortis et alors que j'avais entrepris de me sécher, de grosses gouttes s'écrasèrent sur la plage. Un sourire étira mes lèvres. Je retournais aussitôt dans l'eau, la pluie martelait le dôme et la surface de l'eau; je me laissais aller au fond et profitais de l'ambiance exceptionnelle qu'une baignade en eau calme sous la pluie peut apporter.

Juste avant de me lasser, je mis fin à cette séance. Quelques éclairs déchirèrent le ciel et le tonnerre gronda pendant que je me séchait soigneusement.
Je m'installais sur la terrasse ouverte, entre les colonnes, et allumait une cigarette. Mes membres se trouvaient légèrement engourdis et me rappelaient la satisfaction du travail accompli.
L'orage gagna en intensité, et des bourrasques ramenaient de la pluie jusque sur moi.
Je décidai de rentrer.
Un coup de tonnerre soudain et violent fit trembler les fenêtres.
Je montai à l'étage et après avoir entrouvert mon vélux, je m'allongeai sur mon lit. Ça sentait le lambris chaud et l'humidité soudaine se heurtant à la terre poussiéreuse.
Paradoxalement, le violent orage semblait s'accorder parfaitement avec le calme serein que je ressentait à présent. Le repos physique après une longue journée de labeur, la fraicheur de la baignade après une longue journée de chaleur et les vagabondages de l'esprit après une journée purement physique étaient décidément délicieux.
Des éclairs zébraient le ciel régulièrement et la pluie martelait le double vitrage. J'observai ce spectacle avec contentement et replongeais avec bonheur dans une suite innombrable de souvenirs d'autres orages, couché dans cette même chambre, les yeux fixés sur le même carré de ciel visible à travers ce même vélux. Que de souvenirs, diffus mais inoubliables!
Une partie de mon enfance résidait dans cet endroit, dans cette ambiance ou la chaleur de l'été déclenche des phénomènes grandioses.
J'avais envie de le faire partager, que d'autres gens puissent ressentir avec moi ce mélange de nostalgie, de bien-être satisfait et de calme...
finalement, n'est-ce pas cela la motivation principale de l'écriture?