come et become

Bienvenue aux visiteurs de ce blog.

Je suppose qu'il est bon de présenter rapidement (je resterai dans la limite du raisonnable) un blog à son début. il est donc bon de savoir que cette création de blog fait suite à la suppression d'un précédent, que je n'utilisais plus depuis plusieurs années, mais dont une partie du contenu devait, à mon avis, être sauvegardée et publiée.

j'ai pour projet de poster, le plus régulièrement possible, mais selon mon humeur tout de même des textes assez brefs, selon le principe de la nouvelle ou du one-shot (beaucoup plus court que la nouvelle), et même peut-être des extraits de créations plus importantes.

A vous de voir, de faire passer le lien et de mettre pourquoi pas des commentaires constructifs.


Colère



Ça me prit si soudainement que j'en eus le souffle coupé. Je serrai convulsivement les poings et sentit ma bouche se tordre. Pendant quelques instants, je luttai contre l'envie irrépressible de frapper quelque chose.... n'importe quoi, pourvu que ce soit à porté. Le juron partit quand même de ma gorge crispée et s'échappa de mes lèvres serrées en une sorte de murmure forcé.
Mon portefeuille. Je l'avais, à l'instant. Et maintenant, le poids ridicule de ma poche bêtement vide faisait ployer mon échine imbécile. Disparu. Je respirai plusieurs fois longuement pour me calmer. Je savais parfaitement qu'en frappant quelque chose, je me ferai mal, j'aurai l'air encore plus bête, et je serais toujours énervé. Le souffle court, je me mis à jeter de rapides coups d'œil à la foule alentour. Peine perdue. Si j'avais seulement pu voir la personne qui me l'avait pris, je lui aurai sauté dessus pour le faire tomber, je l'aurai attrapé par les cheveux et lui aurai cogné le visage. Qu'il apprenne. Ce sale... sale... une série d'insultes toutes plus odieuses les unes que les autres affluèrent. Je les retint difficilement. Le quai de la gare était bondé et quelqu'un me bouscula, pressé de passer. J'eus envie de l'attraper et de le jeter au loin. De lui faire mal. Une vision sanglante jaillit dans mon esprit. Et un sourire méchant pointa sur ma face. Mais on m'avait volé. La colère revint à la charge et j'eus encore envie de crier des grossièretés. Incapable toujours de bouger normalement tant ma rage était intense, je continuais de scruter les gens qui passaient alentour avant de me rendre compte que mes poings s'étaient de nouveau serrés et que mes ongles me faisaient mal. Je tâtai fébrilement toutes mes poches, les doublures de mon blouson, attrapa mon sac comme un enragé et l'ouvrai à la volée. J'eus envie de tout sortir, de tout arracher pour le vider, pour être sûr... mais aucun doute. J'avais acheté cette saloperie de billet, et, pressé de composter, j'avais glissé le portefeuille dans ma poche extérieure. La pensée qu'on allait utiliser ma carte bancaire à mon insu arriva au galop. À nouveau l'envie de frapper quelqu'un. Si le voleur l'utilisait... c'était mon argent. Je l'avais gagné. Quel con! De plus en plus fébrile, je fourrai pèle-mêle toutes mes affaires dans mon sac, froissant les papiers importants, écrasant le rapport que je devais rendre, jetant les stylos avec les dossiers. Je n'en avais rien à faire. Je n'avais plus mon portefeuille. Qu'est ce que j'allais faire sans, hein? Je me rendis compte que les gens autour devaient me regarder bizarrement car je m'étais accroupi au milieu du passage et avais des gestes de plus en plus saccadés. Si ça se trouvait, le type qui m'avait volé me regardait en riant. Cette pensée me mit absolument hors de moi et je fis un tour d'horizon, prêt à sauter sur le premier visage souriant. Mais nul n'en avait cure. Une flopée d'injures emplit ma bouche d'un goût amère et je fis demi-tour d'un bloc, marcha d'un pas décidé sur mes propres traces, les yeux au sol. Je bousculai un homme chargé d'un sac de sport. Une satisfaction méchante me prit. Qu'il vienne me chercher, tiens. Allez... mais il était pressé. Je ne m'arrêtai pas et continuai donc, descendis les escaliers. Un autre me bouscula. J'eus envie de lui foncer dedans, de le jeter à terre. Mais il avait disparu, déjà.
Soudain, un bras se tendit en travers de mon champ de vision. Prêt à en découdre, je relevai mes yeux pleins de haine... sur une des plus charmantes créatures qu'il m'eut été donné de voir. Elle me souriait et je pouvais voir l'émail de ses dents entre ses lèvres rouges. Ses yeux rieurs me fixèrent un instant, puis elle les détourna pour tendre le bras:
 - Excusez moi... vous ne chercheriez pas ceci?
Sa voix me fit l'effet d'une douche curative. La colère venait de s'évaporer comme neige au soleil et je me sentis aussitôt au comble de l'imbécilité. Je devais avoir l'air fin, tout rougeaud, le cheveux en bataille, le blouson de travers, mon sac pendant bêtement au bout d'un bras amorphe. J'eus envie de m'expliquer. Et puis mon regard se porta sur sa jolie main, sa question me revint en mémoire. Elle me tendait mon portefeuille. La gratitude dut illuminer ma face car elle partit d'un charmant rire cristallin. Je lui pris l'objet des mains comme si il se fut agit d'une relique. Le monde était encore pourvu d'êtres bons et généreux. Je fus tenté de la prendre dans mes bras ou de danser autour d'elle en criant des remerciements, mais le cœur qui m'était remonté dans la gorge sous l'effet du soulagement m'empêcha de parler tout de suite. Me voyant si benêt, elle reprit:
 - Vous l'avez perdu aux bornes, alors je vous ai cherché... je dois y aller.
 - Attendez... euh, merci. Maintenant que je l'ai... euh... vous... le temps... un verre?
Elle rit doucement et me fit un sourire enchanteur.
 - Désolée. Mon train va partir.
 
Elle me planta là, mon portefeuille à la main. Je la regardai partir, persuadé qu'elle n'était rien d'autre qu'une sainte envoyée par un dieu inconnu pour m'aider. Je repris peu à peu mes sens et alors qu'un nouveau voyageur me poussait pour passer, je pris conscience de la voix qui résonnait dans la gare. L'annonce pour mon train! J'eus beau courir comme un dératé, je ne pus que le voir partir...

Activité créatrice

« Quelque chose » qui prend là-bas, en bas, aux tripes. Qui fait sentir une gène, qu'on ne fait pas ce qu'on devrait. Qui fait sentir que « quelque chose » de mieux peut sortir de l'esprit que toute ces bêtises qu'on débite. Et si... et si ça pouvait passionner, transporter, être utile à d'autres? Peut-être que les Autres ont commencé de la même façon? Peut-être qu'être au dessus de la masse, c'est ça: cette inspiration loin d'être divine, purement humaine, personnelle, qui pousse à aligner les mots en une alchimie redoutable et merveilleuse. Peut-être que survivre passe aussi par cette énergie qui nous fait commencer de rien pour créer. Pour créer. Un monde. Une vie. Des vies. Fictives, bien sûr, comme l'auront bien assez répété les théoriciens... et pourtant, comment s'opposer aux idées, aux passions, aux élans que renferment les textes? Qui pourra se lever et dire que tout cela n'est rien? Écrire! Toujours plus, plus loin, plus profondément, gratuitement. Mais non! Trouver le but...

fin.


Avertissement:
Voilà, pour commencer, un texte assez ancien, modifié sur deux trois points, mais -pour l'ensemble- rendu en intégralité. ceux qui trouveraient une similarité d'ambiance avec la chanson "plus rien" des cow-boys fringuants, c'est normal. allez, bonne lecture à tous.


ouai.
Je crois que tout à commencé
le jour ou l'économie est entrée en crise... je veux dire, La crise. pas comme tout ce qu'on avait connu avant, en 29, par exemple. non, c'était autre chose. une soudaine inversion des valeurs. tout ce qui paraissait indestructible à la fin du 19 eme siècle avait vacillé au 20ème, et puis les choses allant toujours plus vite, le début du 21 ème siècle les avait vu s'écrouler; tout ce qui représentait la moindre richesse ne servait plus à rien. ouai. moi, j'avais alors 10 ans. et j'ai pas bien compris, au début. Mais malgré tout, mes parents en parlaient tous les jours quand ça à débuté. puis après, ya plus eu besoin d'en parler, vu que notre société n'avait plus rien de pareil. forcément, ça à été l'exode. pour commencer, les gens des villes on eu peur, ils sont partis... vers un monde meilleur, qu'ils on dit. où chaque famille aurai son jardin. mais à l'époque, qui savait faire pousser un légume? franchement, sans l'aide de la science... alors il y à eu les pillages. la France, comme on l'appelait, à été traversée par des grandes bandes qui volaient pour se nourrir, mais tuaient pour un morceau de pain et violaient à tour de bras. La société telle que nous la connaissions était déjà morte. les gens des campagnes ont pas compris. ils se sont défendus pour pas mourir. on à appelé ça la guerre civile et en moins de trois mois, plus personne ne maîtrisait. Comme les morceaux de papier valaient plus rien, ben personne ne maintenait l'ordre. l'église à crié au scandale. les autres pays s'en foutaient. ils avaient les mêmes problèmes. les gouvernements on pourtant survécu encore... pour un temps. malgré ce que les pauvres croyaient, les riches s'en sont pas vraiment mieux sortis. j'avais à peine 11 ans, et pourtant je me souvient. forcément, yavé encore les médias. partout, les gens filmaient ce qu'ils voyaient. et c'était pas joli. les gens prenaient leurs voisins pour cible, surtout si il était réputé plus riche. après, on nous à reparlé des États-Unis. chez eux, c'était pas pareil. surtout parce qu'ils avaient des grands champs. et du pétrole pour leurs avions de guerre. alors ils on tapé un peu sur tout le monde; ça, je l'ai pas compris non plus,c'est mes parents qui me l'ont expliqué: c'était pour pas qu'on vienne chez eux. et la bombe atomique tant redoutée, ben je crois bien qu'elle à été utilisée plus d'une fois. À un moment, l'électricité s'est arrêté. partout. le grand noir. on à plus su rien du reste du monde. juste... cet hiver. on a eu des moins trente, moins quarante. au mois d'août. c'était à ce moment la que le début de la fin irrémédiable nous est tombé dessus. ya pas eu comme dans les films de mon enfance toutes ces maladies à la con, les vampires, les extraterrestres, la perte de fécondité. juste... la faim. avec cet hiver de deux ans, les maigres récoltes sont mortes. les communautés qui s'étaient organisées se sont entre-déchirées. il y avait déjà pu d'idée politiques ou religieuses à ce moment. c'était fini. juste la faim. des millions de morts, je suppose. tous ces parisiens qui on pillés les anciens temples de la consommation... ils on pas pu vivre longtemps.
depuis que les premier marchands avaient inventé l'argent... c'était la première fois que ça se passait comme ça, je crois. La seule chose qui comptait, c'était de vivre. le troc, ça à été fini aussi. on nous avait pas appris cette culture, évidemment.. chacun pour soi. si t'as à bouffer, garde le: ton voisin veut peut être t'empoisonner. ya eu après ça une maladie; c'était le réchauffement, il paraît. une dizaine d'année durant, ça a été presque tout le temps l'été. moi, j'avais jamais été malade. ben la... je crois que c'était une sorte de paludisme qui à tué ma mère d'abord, puis mon père. j'ai même pas trouvé la force de les pleurer tellement moi aussi j'étais malade. puis tout à semblé revenir dans l'ordre pour les saisons. simplement. j'ai plus trouvé personne. Et pourtant, c'est pas faute d'avoir cherché. J'ai survécu un long moment, sillonnant les anciennes routes défoncées, tombant sur des tas d'ossements blanchis... mais jamais âme qui vive. fait quelques temps que j'y pensait. le moment est venu. j'ai 36 ans. et je viens de manger une plaquette de pastilles « mortelles à trop forte dose ». franchement... je crois que ça fait 6 printemps que j'ai vu personne. pourtant, j'ai du traverser la moitié de l'Europe. alors je crois que ça sert pu à rien.
Je laisse ma place au futur...

averse

Le souffle de vent a agité les arbres. une légère inquiétude m'a serré les entrailles, comme à chaque fois.
sûrement venue de mon enfance ou même de bien plus loin, c'est toujours pareil, et à chaque fois, je trouve cela un peu idiot.
ce n'est que de la pluie.. pas même un orage, juste une belle averse.


et c'est comme une vague qui arrive, balayant tout d'un souffle frais qui s'insinue dans les moindres failles de mon blouson. j'avais commencé à courir pour trouver un abris, mais... je suis déjà trempé. alors, la joie m'emplis tandis que l'eau dégouline dans mes cheveux, sur mon nez, dans mon cou, le long de mes jambes.
et je ris. pris d'une bonne humeur enfantine, je m'émerveille de la nature, et surtout de cette source de vie qui dégringole en quantité du ciel gris. je m'arrête de courir et me redresse, heureux de sentir mon visage fouetté par les gouttelettes.
tourné vers la mer, j'écoute le bruit des trombes d'eau qui se déversent. et une idée me vient.
je sort de ma poche le petit paquet humide et en sort une cigarette.
c'est tout un exercice de l'allumer. je me réfugie sous ma capuche et ouvre à demi ma veste dans un geste protecteur.
je me brûle un doigt, je me met de la fumée dans les yeux.
Ça pique, mais je ris encore. c'est ridicule, tout de même. la première bouffée me fait frissonner de plaisir. ça faisait assez longtemps que je n'avait pas fumé.
je me remet face au ciel, debout sur ma falaise, et j'apprécie cet petit moment de bonheur, libéré des impératifs inscrits dans mon éducation.
je sais bien que ça sera dur de tout sécher, mais... et alors?
en quelques minutes, la cigarette reçoit plusieurs gouttes, et je souris à nouveau. tant pis.
puis l'averse passe et la cataracte se transforme en bruine froide. c'est le moment de rentrer, pour se mettre au chaud, pour enfiler des habits propres et secs, pour regarder au dehors avec le contentement d'être à l'abri.
allez, encore une dernière bouffée...